L'étude repose sur les migrations du Soudan-Mali vers la Côte d'Ivoire et sur les perceptions de ces migrations dans la construction d'une conscience ivoirienne entre 1903 et 1980. La Côte d'Ivoire abrite la proportions la plus grande de migrants maliens résidant en Afrique. Analyse des flux migratoires et étude des actions administratives du point de vue de départ des migrants.
Analyse des relations franco-africaines, édifiées pendant la colonisation, poursuivies et renforcées après l'avènement de l'indépendance des différents Etats. Considérant que les Français ont traité les colonisés à la fois en frères et en sujets, retrace les moments-clés qui ont nourri ce besoin d'Afrique et favorisé en retour la naissance d'un désir de France chez les Africains. (Présentation éditeur).
La coexistence entre autochtones, allochtones, immigrés correspond à l'ordinaire, au quotidien de la vie urbaine ou rurale mais quand elle fait irruption sur la scène politico-médiatique, elle peut revêtir, la forme du drame social. En Côte d'Ivoire, si la question de l'immigration n'est pas nouvelle, son instrumentalisation politique est récente ; elle n'a jamais cessé d'alimenter le débat public sans jamais pour autant déboucher sur une véritable politique d'immigration et de restructuration de la communauté nationale. Après avoir adopté pendant plus de trois décennies une attitude très libérale en matière d'immigration, donnant "droit" aux immigrants d'accéder à la terre, à des emplois publics et de participer aux différentes élections, le gouvernement ivoirien a notablement révisé ses dispositions réglementaires, réformant le système au profit des "Ivoiriens de souche". Dans ce climat particulièrement tendu et de stigmatisation de l'Autre, les "frères" d'Afrique de l'Ouest découvent leur étrangeté. Devenus les étrangers voire les ennemis de la Côte d'Ivoire, ils sont conduits à contester, accepter ou se réapproprier ces nouvelles assignations. Naturalisation, assimilation au majoritaire, repli sur soi, reconfiguration de ses relations de voisinage et de travail, revalorisation de sa singularité, semblent autant de postures déclinées, tour à tour, par les ressortissants africain installés en Côte d'Ivoire pour affronter l'exclusion. (résumé de la revue)
A partir d'une enquête de terrain réalisée auprès de Français domiciliés en Belgique, Côte d'Ivoire, Turquie et Etats-Unis, l'étude tente de démontrer que les trajectoires migratoires observées soulignent des logiques territoriales. De chacun des pays qui ponctuent leur carrière, les Français à l'étranger rapportent des connaissances professionnelles, sociologiques, linguistiques et culturelles qui constituent autant d'atouts pour de futurs employeurs.
Exposé des contraintes imposées par les bailleurs de fonds aux étudiants africains.
Parcourant l'aire d'expansion peule à partir du Mali jusqu'au Soudan, huit spécialistes abordent le concept d'ethnicité dans ces contextes changeants qui sont leur lieu privilégié de manifestation.
Alors que l'idée d'un exode rural dominant en Afrique occupe encore largement les esprits, on assiste à une inversion des flux de migrations en Côte d'Ivoire : entre 1988 et 1993, les campagnes sont bénéficiaires dans les échanges migratoires entre milieux rural et urbain. L'article cherche à expliquer à la fois les causes et les effets de ce retournement. Premièrement, on présente une typologie des émigrants urbains en fonction de leur âge et de leurs motivations. Deuxièmement, on s'interroge sur la capacité de ces émigrants urbains à transformer, voire à urbaniser les campagnes ivoiriennes.
Entre 1900 et 1950 des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées de la colonie de Haute Volta vers les colonies voisines, tandis que d'autres milliers, pour échapper aux réquisitions, ont dû se réfugier hors de portée des administrations locales dont les exigences variaient d'une circonscription à l'autre. Même si à cette époque on ne parlait pas de migrations forcées, ni de déplacés, l'histoire du peuple mossi est faite de déplacements multiples que la périodes coloniale a engendrés vers la Côte-d'Ivoire, le delta du fleuve Niger et l'actuel Burkina Faso.
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
Les Baoulé acquéraient leurs esclaves principalement par l'achat, la capture étant une pratique réservée aux bandes de guerriers qui razziaient les régions de savane situées au nord du pays baoulé. Une fois achetés, les esclaves étrangers pouvaient entrer dans le circuit des échanges locaux ou être partiellement resocialisés au sein de la famille du maître, qui disposait entièrement de leur force de travail et de leur progéniture. L'intégration éventuelle dans les structures familiales n'épargnait pas aux esclaves l'immolation rituelle aux funérailles des chefs et des hommes riches. L'immolation était le destin ultime des esclaves, leur statut de non-personne rendant impossible leur complète assimilation. De cette façon, la négation, par la capture et la vente, de la naissance sociale des esclaves, s'accompagnait de la négation de leur mort par l'immolation.
De nos jours, la Côte-d'Ivoire constitue le premier pays d'immigration en Afrique de l'Ouest. La généralisation de la politique d'ivoirisation et l'instauration de la carte de séjour obligatoire pour les étrangers témoignent de la dégradation des conditions d'accueil dans ce pays. Pour les Burkinabé, le passage de ce pays vers l'Italie est décevant : la politique d'immigration restrictive adoptée par l'Italie au début des années 90 a progressivement effacé tout espoir pour les immigrés burkinabé, en particulier les Bissa, d'obtenir un statut régulier leur garantissant un minimum de droits. La nouvelle politique italienne consacre le passage d'une migration tournante à une immigration définitive dont les pratiques se rapprochent d'un processus d'intégration pour les réguliers. Ainsi, l'Italie oblige à une rupture progressive avec la région d'origine, dont les déséquilibres avaient fondé le projet migratoire initial.
L'auteur, pédopsychiatre et psychanalyste a étudié les coutumes et traditions liées à l'enfant en milieu traditionnel africain. Elle analyse les pratiques liées à la conception, la grossesse, l'accouchement, l'imposition du nom, l'allaitement, le sevrage et l'éducation.
Sous l'effet de la crise économique internationale, les contraintes que rencontrent les migrants sénégalais se sont multipliées. En refusant le principe de la double nationalité pour les pays du Conseil de l'Entente, dès 1965 le Parlement ivoirien a réintroduit une dimension nationale à la politique d'immigration. Alors qu'ils sont relégués au rang d'étranger et que leur séjour en Côte-d'Ivoire est assujetti à de nouvelles obligations, les Sénégalais de Côte-d'Ivoire sont, dans le même temps, courtisés par leur propre gouvernement comme des investisseurs et des clients potentiels. Face à ces nouveaux enjeux, les Sénégalais de Côte-d'Ivoire adoptent des conduites très variées. Si certains formulent leurs aspirations dans une multitude d'associations à caractère ethnique, villageois, religieux, sportif ou politique, d'autres développent des stratégies individuelles.